Patrick Cerutti su Tempo e materia
Patrick Cerutti
Recensione a Tempo e materia. Una metafisica
in Revue philosophique de la France et de l’étranger
2021/1 (Tome 146), Janvier-Mars 2021, pp. 135-136
La Revue philosophique de la France et de l’étranger è una delle più importanti e antiche riviste filosofiche del mondo (fu infatti fondata nel 1876). La recensione che vi è apparsa del mio libro riesce in poco spazio a dar conto del volume in modo ricco e corretto, con precisi riferimenti alle pagine del testo. L’autore rivolge al libro molti elogi e una sola riserva, che accolgo come stimolo per i miei ulteriori studi. Lo faccio tanto più volentieri in quanto il conclusivo accenno critico al «neoeleatismo contemporaneo» accoglie proprio la definizione da me proposta a proposito di alcune tesi della fisica e della cosmologia odierne, come quelle di Barbour e Greene.
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Il faut dire, avec Alberto Biuso dans cet essai très stimulant, que la différence du passé, du présent et du futur n’est pas une illusion, sauf à confondre ontologie et épistémologie, être et connaître. […]
Il faut dire fortement que le « déjà » et le « pas encore » sont des structures cosmologiques et pas simplement des Stimmungen humaines (p. 76). La première force et la première originalité de ce livre sont de chercher dans la thermodynamique ce qui donne leur réalité objective au temps et au présent. […]
Une autre originalité de ce livre est alors de prendre au sens strict cet énoncé : l’homme est le temps incarné, pour en faire dériver une somatique du temps et situer très précisément dans l’animalité ce qui nous met en rapport à la temporalité et nous arrache à la solitude ontologique dans laquelle on nous enferme depuis l’humanisme. […]
Une métaphysique du temps est aussi une métaphysique qui n’attribue plus à l’homme d’autarcie ontologique ou de privilège axiologique […].
La fin de l’ouvrage reste malheureusement assez programmatique et répétitive et se limite à des remarques plus convenues sur le kairos, entendu comme moment où une chose se réalise pleinement et point maximal d’équilibre entre l’être et le devenir. La tragédie est très justement définie comme la conscience de l’irréversibilité et de l’historicité au sein d’une physis faite de cycles temporels sans fin (p. 117). Mais une confrontation plus franche avec le néoéléatisme contemporain de Brian Greene et Julian Barbour aurait sans doute donné plus d’ampleur encore au propos.